Jean-Antoine Injalbert, sculpteur de la SNBA

 

Anonyme, Injalbert dans son atelier

 

Jean-Antoine (ou Jean-Antonin) Injalbert fut l’un des plus éminents sculpteurs que compta la Société Nationale des Beaux Arts.

Jean-Antoine Injalbert, un Biterrois au Salon des Beaux Arts

Originaire de Béziers, il est le fils d’un tailleur de pierres. Orphelin de mère, Injalbert est initié aux rudiments de la taille lorsqu’il suit son père dans les carrières où il exerce. Il tire ses influences artistiques de Pierre Puget et Jean-Baptiste Carpeaux. Jean-Antoine Injalbert appartient au mouvement néobaroque.

Jean-Antoine Injalbert, la République (Marianne), 1892

 

En 1874, il reçoit le prix de Rome pour son œuvre La douleur d’Orphée.

Lors du centenaire de la Révolution, il réalise son célèbre buste de Marianne. Il s’agit d’une représentation de la République aux allures de Minerve. Pour cette œuvre, Injalbert obtient le Grand Prix de l’Exposition universelle de 1889. À l’occasion du Salon des Beaux Arts de 1892, ce buste est commandé en marbre par le Ministère des Affaires étrangères. Aujourd’hui cette sculpture est exposée dans la plus grande majorité de nos mairies et écoles.

Chaque année le sculpteur renouvelle sa participation au Salon des Beaux Arts. Il trouve au sein de la Société Nationale des Beaux Arts un écho à ses recherches stylistiques. Il se laisse volontiers influencer par l’art naturaliste de Jules Dalou (membre fondateur de la SNBA). C’est lors du rendez-vous annuel de la « Nationale » qu’il présente le plus souvent ses esquisses préparatoires pour de grands monuments. En 1891, Jean-Antoine Injalbert expose, lors du Salon des Beaux Arts de la « Nationale » au Palais du Champs de Mars, une étude pour le monument hommage à Molière. Le sculpteur affectionne aussi tout particulièrement les sujets historiques et mythologiques. En 1892, il présente au Salon des Beaux Arts près de dix œuvres dont Nymphe surprise par un satyre et Eve après le péché.

Jean-Antoine Injalbert, sculpteur des monuments de Paris

Aujourd’hui, les œuvres de Jean-Antoine Injalbert font partie intégrante du paysage urbain de la capitale.

Photographie du Petit Palais aujourd’hui
Photographe du Petit Palais lors de l’Exposition universelle de 1900

Pour l’exposition Universelle de 1900, on lui confie la création du fronton principal du Petit Palais. Ce fronton surmonte la grande porte dorée, face au Grand Palais. Il choisit d’y faire figurer un groupe sculpté évoquant Paris entre les Muses.

C’est également Injalbert qui est choisi pour sculpter les piles du pont Mirabeau. Ses œuvres personnifient la Ville de Paris, le Commerce, la Navigation et l’Abondance sous les traits de femmes.

En 1905, il réalise les bas-reliefs du pont Bir-Hakeïm. Injalbert y représente L’Electricité et de nouveau le Commerce, cette fois-ci représenté par un homme barbu.

Jean-Antoine Injalbert, Mirabeau au Panthéon de Paris, 1927

Il sculpte aussi les bustes de grands hommes d’arts et de lettres qui ont marqué la France. Nous lui devons le monument à Auguste Comte (philosophe à l’origine du positivisme) qui se trouve au centre de la place de la Sorbonne. Le buste du philosophe est entouré de deux allégories, l’Humanité, représentée par une femme portant un enfant et le Travailleur, appelé à s’élever par la culture.

Il rend hommage à ses pairs en réalisant la sculpture en pied de Germain Pilon, sculpteur du XVIe siècle qui a réalisé les tombes et gisants de François Ier, Henri II et Catherine de Médicis. Cette statue est visible sur la façade ouest de l’Hôtel de Ville de Paris.

C’est également Injalbert qui est à l’origine du cadran solaire en pierre présent au Quai des Orfèvres illustrant Le Temps et la Justice.

Il est fait respectivement Officier puis Commandeur de la légion d’Honneur en 1897 et 1910. Après la première guerre mondiale, de nombreuses villes lui passent commande pour la réalisation de monuments funéraires.

Il meurt en 1934. Un an après, sa veuve lègue une grande partie de son fonds d’atelier à la ville de Béziers. Près de 1700 œuvres en plâtre, terre cuite, marbre ou bronze sont visibles au Musée des Beaux Arts de la ville.

Jean-Antoine Injalbert est devenu membre-sociétaire de la SNBA en 1891, un an après l’ouverture du Salon. Le Salon des Beaux Arts a été un véritable terrain d’expérimentation pour ses œuvres. L’artiste proposait parfois plusieurs études pour une même sculpture (par exemple le monument à Molière) afin de savoir ce qui plaisait le plus aux visiteurs. Grâce à ses multiples récompenses gagnées lors de salons officiels, Jean-Antoine Injalbert s’est vu proposé de nombreuses commandes publiques.

Ainsi son héritage accompagne-t-il toujours les flâneurs parisiens qui prennent quelques instants pour admirer la statuaire dont il est l’auteur.

Jean-Antoine Injalbert, La Ville de Paris, Pont Mirabeau, 1897

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