Un art qui a de la vie ne reproduit pas le passé ; il le continue.

Auguste Rodin

Plus vivace que jamais, la Société Nationale des Beaux Arts fête ses 160 ans.

Théophile Gautier ne fit-il pas naître notre association en 1862 en rupture avec le Salon Officiel très directif et dédaignant les artistes femmes et étrangers ? La pépinière SNBA devint ainsi l’espace culturel grand ouvert où les Artistes s’occupent eux-mêmes de leurs affaires suivant la volonté de Gautier.

D’une graine naît un jardin, d’un regard sensible naît une œuvre d’art. De graines en graines persiste un jardin, et de regards sensibles en regards créatifs se poursuit la surprenante et pérenne efflorescence de l’Art.

Si l’intensive modernité technologique nous domine, nos émotions natives demeurent. Les rêves aux longs courts des artistes explorent toutes les mers. Les phares balaient l’horizon, mais ne tracent pas la route. Tous voyages sont nouveaux pour des regards vierges, vigilants, vifs, sensibles.

Notre Société est un vaisseau historique à la voilure de belle allure qui vogue encore et toujours vers son Salon annuel. Cette année, c’est au cœur du Jardin du Luxembourg, à l’Orangerie du Sénat, que la SNBA jette l’ancre. Elle célébrera les excursions de sa jeunesse créatrice toujours recommencée. Il y aura les œuvres des champs et celles des parcs, des vivaces, et d’autres plus délicates, mais aussi des sauvageonnes, celles de plein vent et d’autres de chambres. Ce havre choisi avec soin nous rappelle de nombreux souvenirs artistiques des artistes notoires de notre institution. Ponctuant les arbres du célèbre jardin, certaines sculptures sont œuvres d’artistes de la SNBA. Quant au Sénat, le plafond de sa bibliothèque fut peint par Delacroix, l’un des fondateurs de notre Salon historique.

Ainsi le Sénat en son architecture et son jardin témoigne de la glorieuse pérennité de la Société Nationale des Beaux Arts. Semblable aux mythiques orangers, la SNBA offre les fruits des rêves artistiques vers un futur flamboyant. Ses printemps fleuriront dans les serres ateliers où le parfum des fleurs de l’inspiration sera toujours celui du jour.